En février dernier on a « fêté » les 20 ans de la loi handicap. Si la loi du 20 février 2005 a pas mal contribué à ouvrir les yeux sur les réalités vécues par les personnes handicapées, il reste encore beaucoup à faire pour que leur inclusion soit réelle à l’école, dans la vie quotidienne, au travail.
Qu’il s’agisse de l’accessibilité aux lieux de travail (les décrets d’application ne sont pas tous publiés !), du taux de chômage (12% pour les personnes handicapées contre 7,5 % pour l’ensemble de la population), des revenus (1/4 des personnes handicapées vivent sous le seuil de pauvreté), tout donne à voir que le sort des personnes handicapées n’est pas une priorité gouvernementale !
Au ministère, comme ailleurs, certaines difficultés restent omniprésentes. L’accessibilité des locaux, les mobilités, la compréhension des différents types de handicap… ces sujets ont été abordés durant l’élaboration de l’accord handicap qui a été signé par l’ensemble des organisations syndicales le 21 juin 2024.
Dans ce plan, il y a des avancées comme la professionnalisation des référent.es handicap du ministère, l’augmentation des aides matérielles et la création de nouvelles prestations. Ce qui importait surtout à Solidaires Finances dans ces négociations, c’était la possibilité de bénéficier de journées d’autorisation spéciales d’absence (ASA). Nous avons obtenu une journée d’ASA pour les démarches à faire pour la déclaration du handicap ou la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) et une autre pour les proches aidant qui, au vu de la difficulté à être proche aidant, ont besoin de temps et de formation.
Il n’en reste pas moins que, malgré ce plan, certaines difficultés perdurent. On le voit dans les témoignages qui nous parviennent : les difficultés à dérouler une carrière ; l’inadéquation des locaux est parfois un frein à la mobilité voire même à la promotion ; le fameux « changement de regard » se heurte aux a priori toujours présents en particulier lorsqu’il s’agit de handicaps invisibles (psy et mentaux) ; le télétravail forcé est parfois la seule solution offerte aux agent.es en situation de handicap ; l’obtention des aides et des procédures pour y accéder reste un maquis…
Tous ces constats sont le reflet du fait que l’inclusion des personnes handicapées, dans le monde du travail et plus largement dans la société, est loin d’être acquise et que le validisme demeure prégnant.