Féministes un jour, féministes tous les jours !

Nous le disons tous les ans : «Le 8 mars c’est toute l’année !». Les droits des femmes ne peuvent se contenter d’une journée. Vous trouverez donc ci-dessous des informations sur les dossiers en cours sur cette question en administration centrale et au ministère.

En administration centrale

Le 11 février dernier, avec l’ensemble des syndicats représentatifs en administration centrale, Sud Centrale Solidaires a signé un accord avec l’administration sur l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. Cet accord est le résultat de discussions entre syndicats et administrations.

Comme nous l’avons dit le jour de la signature, nous regrettons que cet accord, aussi intéressant soit-il, soit loin de la révolution qui permettrait de résorber les inégalités entre les femmes et les hommes à Bercy. C’est une avancée mais qui reste insuffisante au regard des inégalités existantes.

Durant les discussions, nous avons insisté sur le fait que les évaluations ne sont pas tout et qu’une fois le constat fait, il était nécessaire de mettre en place des mesures correctives. Sur la question par exemple du présentéisme, apanage majoritairement masculin : une fois dit que les hommes ont moins recours au temps partiel (et aujourd’hui au télétravail), quels outils peuvent être mis en place pour lutter contre l’impact que cela a sur les déroulements de carrière des femmes ? Autre exemple, la proposition de mise en place d’un mentorat pour les femmes cadres : pourquoi pas ? Mais pourquoi ne pas aller dans le même sens que ce qui se fait à la DGTrésor avec un mentorat de femmes par les femmes ? Au-delà de l’administration centrale, comment changer les mentalités ?

Bref, si on devait résumer cet accord, il obtiendrait la mention « peut mieux faire » ! Nous continuerons à y travailler !

Au niveau ministériel

Dans le cadre du plan égalité professionnelle ministériel, une réunion technique ministérielle s’est tenue sur les écarts de rémunération entre les femmes et les hommes du Ministère de l’Économie, des Finances et de la Relance, le 8 février 2022.

Le même constat est confirmé, année après année… les agentes du MEFR sont moins bien rémunérées que les agents. À la fonction publique d’État, en 2019, les femmes touchaient 13,10% de rémunération en moins que les hommes. Aux Ministères Économiques et Financiers, en 2021, l’écart en défaveur des femmes est de 8,10 %… alors que nous en sommes déjà au troisième plan ministériel relatif à l’égalité femmes/hommes… Ces constats renouvelés et jamais corrigés laissent un arrière-goût bien amer et une question, parmi d’autres : et donc ? Des correctifs ? Des moyens budgétaires ? Seule réponse serinée tout le temps de cette réunion dite technique : il faut affiner les analyses et déterminer les actions à mener. Et donc ? Rien.

Ensuite, certaines données sont trompeuses et méritent d’être détaillées. Un traitement de masse fait ressortir des avantages pour les femmes quand elles sont majoritaires dans certaines catégories, ce qui est logique, mais ce qui importe c’est la rémunération moyenne et médiane des femmes, avec les explications conjoncturelles de leur forte présence.

Le lien est à faire notamment avec la question des déroulés de carrière qui restent majoritairement en faveur des hommes qui n’ont pas à compenser congés maternités, temps partiel et, certainement problème à venir, télétravail. Tout comme le fait que les femmes passent moins de concours que les hommes et restent donc plus longtemps sur les hauts grades de cette catégorie notamment…

Solidaires Finances continue de revendiquer des études de cohortes qui seules permettent d’obtenir des résultats sur la durée, avec des données recoupant genre et âge, en suivant l’évolution de la situation. La DGDDI, direction la plus masculine du MEFR et où de nombreux problèmes d’inégalité femmes/hommes ont lieu, est aussi celle où le moins d’informations d’analyses a été donné (et c’est déjà très peu dans le document global). L’INSEE fait un sans-faute toutes catégories confondues, quand la DGDDI coche toutes les cases négatives. Les grades A+ et A sont moins bien rémunérés quelle que soit la direction sauf à l’INSEE. Dans toutes les directions (sauf DGDDI et services centraux), les catégories B sont mieux rémunérées mais comme nous l’avons écrit, c’est un effet d’optique statistique… Dans toutes les directions (sauf DGDDI), les catégories C sont mieux rémunérées, excepté à la DGFIP où le personnel technique (très masculin) est mieux rémunéré.

Article paru dans le Coup de griffe de Mars 2022.