Après l’accord Fonction Publique, signé par toutes les Fédérations de fonctionnaires, un cycle de négociations a été initié pour sa déclinaison dans l’ensemble des services relevant de Bercy. Même si l’administration a d’office refusé de revenir sur le montant de l’indemnité quotidienne allouée, notre fédération a fait le choix de participer à ces négociations (soit dit en passant, les questions actuelles de coût de la vie ou de prix de l’énergie démontrent que la position de fermeture de l’administration sur ce sujet ne sera pas tenable longtemps).
La question n’était pas de savoir si le télétravail est une bonne ou une mauvaise chose, c’est juste une réalité qu’il faut prendre en compte et qui correspond à une aspiration de bon nombre d’agent.es. L’enjeu principal étant la préservation des collectifs de travail.
L’accord qui sera bientôt signé comporte un certain nombre d’avancées : cadre de mise en oeuvre et réversibilité, renouvellement tacite, matériels et moyens mis à disposition, attribution d’un fonds spécifique, présomption d’imputabilité en cas d’incident… Soulignons aussi que quelques passages plus « suspects », comme le devenir des locaux ou le télétravail obligatoire dans certaines circonstances ont pu être retirés au cours de ces travaux.
Cependant la question des espaces de travail reste un point délicat. Avec les nouveaux usages apparaissent également de nouvelles façons d’occuper l’espace : travail en mode décloisonné, création d’open-space, de flex office, territoires d’équipe… L’administration, par le biais de la DIE (Direction Immobilière de l’État), se saisit de cette opportunité pour réduire le nombre de mètres carrés. Un document, déjà utilisé pour les projets immobiliers, sur la « surface utile de travail » devrait sortir dans l’année.
Pour notre fédération Solidaires Finances, les conditions d’installation des agent.es font aussi partie des conditions de travail ! Cet accord n’est pas un chemin pavé de roses et la vie des télétravailleur.ses ne se transformera pas d’un coup de baguette magique ! Le défi est énorme de voir comment tout ceci sera transposé dans la réalité. D’autant que l’on a pu constater dans la phase d’expérimentation à quel point certain.es prenaient des libertés avec la mise en oeuvre de l’accord signé en administration centrale : limitation stricte du nombre de jours télétravaillables, non concertation, refus non argumentés…
Notre fédération a donc décidé de signer cet accord. Nous avons pris nos responsabilités au regard de ce que nous estimons le plus profitable aux agent.es. Mais le fait de signer ne vaut pas blanc-seing. Au contraire ! Cette signature est une pression mise sur les épaules du ministère et des directions qui le composent, afin que cette évolution majeure qu’est le télétravail se passe le mieux possible. Sans vouloir se payer de mots pompeux, c’est une «signature d’ambition». Reste à voir si, de l’autre côté, on est en capacité de relever ce défi.