Une réunion s’est tenue au ministère le 28/11, pour faire un point d’étape sur la réforme de l’encadrement supérieur, maintenant bien avancée et qui est – très – loin d’être anodine ou technique…
La déclaration liminaire de Solidaires Finances
Solidaires Finances souhaite revenir sur cette réforme et sur les premiers retours qui, d’ailleurs, se sont manifestés publiquement.
Depuis la mise en place de la réforme de la haute fonction publique en 2022, l’administration s’interroge : comment rendre plus efficiente la gestion du nouveau corps interministériel des administrateurs de l’État (AE), fort de plus de 5 000 membres et composé de hauts fonctionnaires spécialisés dans une large gamme de métiers ?
Pour le DRH de l’État, “l’objectif est de pouvoir avancer sur un certain nombre de chantiers structurants pour le corps et de mieux faire vivre l’interministérialité”.
A ce stade, Solidaires Finances souhaite rappeler que l’INSP est un établissement encore jeune et qui n’a pas encore atteint son rythme de croisière.
Après une période de bousculement permanent qui a abouti à la mise en place effective, l’an dernier, de la réforme de la scolarité, certains objectifs contenus dans sa feuille de route initiale restent à parfaire.
L’appariement : le sujet le plus “chaud” du moment à l’INSP
Imaginée comme un modèle alternatif au classement de sortie, supprimé en 2024, ce dispositif se distingue par une première phase de candidatures anonymisées, avant que les employeurs n’auditionnent les candidats, et révèlent ensuite les noms qu’ils souhaiteront engager.
Cette procédure d’appariement, expérimentée pour la première fois cette année, est loin d’avoir donné satisfaction.
Le problème, s’accordent à dire plusieurs cadres dirigeants, c’est que la première édition de cette procédure inédite a tourné à “l’usine à gaz”. En cause, le nombre d’auditions très élevé organisé depuis fin octobre, qui s’élève à 1 640, pour 88 élèves.
“C’est du délire complet, ça embolise les services et c’est très stressant pour les élèves”, déplore un familier du sujet, qui souhaite “faire autre chose pour la sortie des élèves à l’avenir”.
Un directeur d’administration fait, lui, état d’un sentiment “d’incompréhension générale, car de nombreux employeurs ne peuvent pas rencontrer, avant leur arrivée, les élèves qui intégreront leurs services”. “Il faut voir quelles leçons on réussit à tirer de cette procédure, et principalement sur l’anonymat, car ce n’est pas lui qui apporte l’équité”, pointe une autre haute fonctionnaire. Tous attendent avec impatience le premier retour d’expérience, qui devrait avoir lieu en décembre.
La promotion alerte également sur le coût de la procédure d’appariement !
Les élèves vont jusqu’à pointer, dans leur lettre ouverte, “le coût de cette réforme, dans un environnement budgétaire contraint”, qui “surprend […] quand on constate les résultats obtenus”. La note est salée, pour un résultat médiocre : 1,9 million d’euros mobilisés la première année, 1 million d’euros pour les suivantes.
La promotion liste et commente ensuite les dépenses réalisées : “900 000 € pour une plateforme dédiée, 147 200 € d’immobilisation de cadres seniors de l’administration pour réaliser 1600 entretiens (dont certains n’ont finalement servi à rien), 815 240 € d’allongement de scolarité pour respecter le calendrier.
Un autre sujet revient constamment : la nécessité de permettre à l’INSP de délivrer, à l’avenir, ses propres diplômes
En tant qu’école d’application, l’Institut n’a aujourd’hui pas vocation à sanctionner la scolarité de ses élèves par un diplôme officiel. Un souci, notamment pour les carrières européennes et internationales, où la présence d’un prestigieux diplôme sur son CV est un avantage indéniable aux yeux des recruteurs.
Bien que ces sujets ne soient pas abordés dans la fiche, pourtant consacrée à la réforme de la haute fonction publique, il nous paraît nécessaire de les évoquer compte tenu de leur importance et de la médiatisation dont ils ont fait l’objet.
Concernant les sujets de la fiche, nous prenons note en matière de féminisation du corps de la cible de primo nominations à réaliser pour 2026, qui est portée à 41% (ce taux ayant vocation à progresser de 3 points tous les trois ans).
Concernant la rémunération et notamment le régime indemnitaire, nous sommes preneurs d’explications complémentaires notamment sur le dispositif du complément indemnitaire annuel (CIA).
