Un CSA avec un ordre du jour (presque) léger mais qui trouve sa place dans une actualité dense pour la fonction publique. Actualité qui sera lourde de conséquences pour les agent.es des services publics et donc ceux de Bercy.
Les annonces d’économie de plus de 10 milliards, celles concernant une énième réforme de la fonction publique, une année blanche en matière de rémunérations, l’élargissement de la rémunération au mérite, l’expérimentation du temps compressé… N’en jetez plus, la coupe est pleine !
C’est ce qui explique le ressenti des agent.es de Bercy comme de partout ailleurs : n’être que des variables d’ajustement dans un budget d’austérité. Et même si le terme d’austérité est réfuté par les ministres du MEF, c’est pourtant bien le cas !
Et, dans le même temps, l’administration ne ménage pas ses efforts pour mettre en avant l’attractivité de Bercy, de ses métiers, de son rayonnement… En donnant l’impression de ne pas comprendre que l’un des plus puissants ressorts de l’attractivité c’est la rémunération ! Une rémunération qui doit suivre, a minima, l’inflation… Ce qui est loin d’être le cas et l’annonce de l’année blanche en la matière par le ministre de la fonction publique est intolérable.
Autre annonce, plus récente et plus proche de nous, le ministre Cazanave a confirmé l’expérimentation du temps compressé, aussi joliment mais fallacieusement nommé « semaine en 4 jours ». Notre rôle n’est pas de jouer les Cassandre mais souffrez que nous soyons au moins des lanceurs d’alerte ! Et en l’occurrence, nous craignons le pire d’une mise en œuvre de ce temps compressé et de l’impact que cela aura sur les amplitudes horaires et donc sur la santé des agent.es, sur les inégalités entre les femmes et les hommes que cela risque de conforter… Nous serons forcément amenés à en reparler.
Nous avons dit ici, à de multiples reprises, la fatigue des agent.es, leur lassitude de voir leurs conditions de travail se dégrader. Le tableau des déménagements illustre parfaitement ce point, il donne le tournis ! Ces déménagements/réaménagements perpétuels avec pour quasi seul objectif de gagner de la place et, une nouvelle fois, de faire des économies ne prennent pas suffisamment en compte les conditions de travail.
Autre raison de lassitude, la valse des réformes de la fonction publique. Toutes réformes qui, lentement mais sûrement, nous amène vers un détricotage complet des services publics. Même la si prestigieuse direction du budget n’échappe pas à la règle : un rapport de la Cour des Comptes pointe un turn-over très, trop, important qui fragilise les compétences avec une absence de transmission des expertises et des savoir-faire. La « fuite » des agent.es plus expérimenté.es s’expliquent par le fait qu’elles et ils ne trouvent pas dans cette direction de valorisation à la hauteur de leurs compétences.
Cette fatigue, ce ras-le-bol croissant tiennent aussi aux réorganisations et réformes qui s’enchaînent dans une sorte de mouvement perpétuel. Celle annoncée pour la fin de l’année devrait consacrer la rémunération au mérite. Nous le voyons bien avec le CIA : l’évaluation au mérite est forcément subjective. Elle crée de la concurrence entre agent.es alors que le collectif doit prévaloir.
La journée d’actions et de mobilisation du 19 mars dans l’ensemble de la fonction publique, à l’initiative de toutes les organisations syndicales sera l’occasion de dire avec force notre opposition à ce système injuste et de redire également notre attachement à un service public de qualité au service de toutes et tous !