CSA-C du 10 juillet 2025



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Vu l’ordre du jour très, très, trop, léger de ce CSA-C, il est bien évident que le propos liminaire de Solidaires Bercy traitera principalement ce qui n’y figure pas et qui a pourtant un impact certain sur la vie des agent.es de l’administration centrale !

Comme lors du CSAM de la semaine dernière, nous ne pouvons que commencer par le choix de l’opérateur pour la mise en place de la Protection Sociale Complémentaire dans notre ministère, choix qui met fin à notre histoire mutualiste.

Pour Solidaires Bercy, ALAN, start-up licorne est sans aucun doute le plus mauvais choix possible. Cela consacre ainsi l’idéologie dominante du moment : tout est marchandise y compris notre santé, tout doit rapporter des profits à une minorité au détriment du plus grand nombre ! Ce choix est éminemment idéologique, éminemment politique. Nous n’oublions pas que c’est à l’actuelle ministre des comptes publics que nous devons la fin du référencement mutualiste à la Fonction publique. C’est bien par ses choix qu’a ainsi été ouvert notre mutuelle au marché.

Face à un tel choix, Solidaires défendra à la virgule près l’accord ministériel mais regardera aussi dans le détail l’ensemble des engagements d’ALAN qui lui a permis de remporter le marché.

Autre sujet de mécontentements mais surtout d’inquiétudes : le budget 2026 amputé de 40 milliards. Même si nous ne savons pas exactement ce qu’il en sera, les premières pistes ne nous font pas sauter de joie. Parce que, une fois encore, ce qui prédomine dans les options déjà mises sur la table, c’est uniquement la réduction des dépenses publiques sans recherche de nouvelles recettes, et surtout sans aucune remise en cause des cadeaux fiscaux majoritairement donnés aux plus fortunés.

Il est déjà assez clair que les salaires des agent.es de la fonction publique ne connaîtrons aucune revalorisation alors même que le décrochage entre public et privé est bien réel, sans qu’il soit justifiable. Il n’y a pas eu de revalorisations salariales générales depuis déjà bien longtemps dans la fonction publique alors même que la situation de nombreux·es agent·es est de plus en plus difficile, notamment pour les collègues de catégories C et B.

On nous parle aussi, et nous allons en voir un début d’exemple aujourd’hui, de suppression d’agences et d’opérateurs de l’État. Pourquoi pas ? Mais surtout pourquoi ? Si il s’agit de rationaliser les missions et de cette façon de faciliter l’exercice de leurs fonctions par les agent.es, Solidaires Bercy y sera favorable. Si ce n’est que le moyen de supprimer des postes d’agent·es publics, sans plus de réflexion sur la charge de travail, bien sûr nous nous y opposerons. Dans tous les cas, il est évident que les représentant.es du personnel doivent en être informé.es le plus tôt possible, autrement dit ne pas reproduire la manière de faire de la suppression de la DIRE.

C’est un peu, autre sujet qui n’est pas à l’ordre du jour, la même chose avec le Grand Bercy : pourquoi pas ? mais pourquoi ? Si le but est de faciliter les échanges de travail et les collectifs, et que cela a pour conséquence l’amélioration des conditions de travail, nous y serons favorables. Si il ne s’agit que d’une vulgaire recherche d’économies sans prise en compte du confort des agent.es, nous nous y opposeront fortement.

Tout ceci ressemble à une étape de plus dans la destruction des politiques publiques et des services publics. Totalement à l’opposé, quoi que le gouvernement en dise, du plébiscite des services publics par la population comme on a pu le voir dans une étude récente. Les conséquences de ces politiques ne se limitent pas au seul sort des agent.es : on sait que lorsque les services publics disparaissent, les sentiments de colère et d’abandon grandissent faisant le lit de l’extrême droite.

Pour clore cette partie sur le budget et ses néfastes conséquences, nous avons aussi, comme nous l’avions eu l’année dernière à peu près à la même époque, une pensée pour nos collègues de la Direction du Budget. Ils et elles sont depuis des mois sursollicités, et c’est loin d’être terminé ! Le budget n’étant présenté que le 15 juillet, les allers-retours jusqu’à l’adoption du PLF vont les mettre à nouveau à rude épreuve.

Toutes ces mauvaises nouvelles provoquent de l’appréhension et contribuent à dégrader les relations au travail au sein des collectifs. Nous en voulons pour preuve l’augmentation des fiches de signalement et des enquêtes administratives. Nous réitérons ici notre demande d’une meilleure transmission de l’information concernant les incidents qui amènent à ces procédures. En ce qui concerne les fiches de signalements et leur traitement, nous souhaitons vivement que les instances soient impliquées dès le départ et au fil de l’eau. Et en ce qui concerne les enquêtes administratives, nous redemandons à ce que les représentant.es du personnel soient informés du déclenchement de ces procédures et informés également des suites qui y sont données. Il est tout à fait anormal que les organisations syndicales ne soient pas tenues au courant.

Ce qui ne figure pas non plus à l’ordre du jour de ce CSA ce sont les questions de stratégie RH qui, certes feront l’objet d’un GT en fin d’année, mais nécessiteraient aussi un point lors d’un prochain CSA. Entre autres le recours accru aux contractuel.les mais aussi leur précarité aggravée par le contexte budgétaire, qui fait qu’ils.elles ne savent même pas si leurs contrats seront renouvelés.

Enfin, nous voudrions revenir sur ce qui pourrait être appelé « l’état des troupes ». c’est, vous l’avez entendu dans les propos des autres OS, un vrai gros sujet d’inquiétude. Nous espérons que l’administration centrale ne se retrouvera pas la situation que connait la DGFIP aujourd’hui avec ce que l’on peut appeler une vague de suicides. Nous ne pensons pas que la situation de la DGFIP soit identique à elle de France Télécom, comparaison ne valant pas raison. Mais nous devons avoir le cas France Télécom e tête et l’utiliser comme épouvantail, comme contre-exemple absolu. Et pour ce faire, il faut absolument que l’administration entende les signaux d’alerte des représentant.es du personnel, que nos interpellations soient suivies d’effet et que nous travaillions tous ensemble.